Bonne année ? Une rengaine sans lendemain
Les vœux sont le service funéraire de l'année qui meurt mais l'acte verbal qui fait naître la suivante.
La rengaine est chaque année la même. Passé Noël, un curieux changement s'opère dans le discours général. La liqueur empoisonnée d'un dernier chocolat de décembre transforme le bout de la langue. Elle se charge d'un arôme artificiel dont le goût mettra 31 jours à disparaître.
La nature est bien faite: la langue dispose de sept muscles d'une étonnante mobilité au moyen desquels elle dit à travers le monde entier sensiblement la même chose. N'espérez pas y échapper. Le long et interminable chemin de janvier permet de n'oublier personne.
Dans ses Euphorismes, l'écrivain Grégoire Lacroix rappelle à sa manière que "le temps des vœux ont, en politique, à peu près la valeur des souhaits de bonne année dans les relations de la vie privée; on les dit sans les comprendre et on les reçoit sans les entendre. Le lendemain du jour où ils ont été adressés personne n'y pense plus".
Alexandre A